Peinture à l’huile

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Appellation

Peinture à l’huile
Utilisée dans des techniques picturales artistiques ou décoratives.

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Caractéristiques

L’huile a l’avantage d’offrir de nombreux effets de brillance, de transparence et de modelés. Le film formé après séchage est très solide et insensible à l’eau.
Inconvénient, le séchage par oxydation est lent, les risques de craquelure sont importants dus à la superposition de couches, chacune se trouvant à une étape différente de séchage. Autre inconvénient, les peintures à l’huile ont tendance à jaunir dans le temps. 

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Matériaux & Matériels nécessaire

Ingrédients : Huile siccative (huile de lin, de noix, d’œillette, de pavot, de carthame, de chanvre) qui sert de liant, de l’essence de térébenthine pour la mise en œuvre de la peinture (dilution), du siccatif (pour accélérer le séchage), du blanc de Meudon (craie) comme charge, nécessaire selon les pigments.

Outils : matériel pour broyer les couleurs : plaque de marbre ou de verre épais, molette, couteau à palette, tube pour conserver la pâte pigmentaire, white spirit pour le nettoyage, gants.

supports : La peinture à l’huile est applicable sur tous supports mais les supports cellulosiques (papier, toiles de fibres végétales) doivent être protégés par un bon encollage. Les préparations peuvent être maigres, émulsionnées ou grasses. 
Règle du « gras sur maigre » pour assurer une bonne adhérence des couches superposées lors du séchage par captation de l’oxygène de l’air, et éviter les craquelures. Le fait de préparer des médiums avec de l’huile et des cires, résines en solution (dammar par exemple) permet de s’affranchir un peu de cette règle.

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Application (recette de peinture artistique - broyage)

Composition : 27g d’huile de lin, 80g de pigment en poudre (par exemple jaune de cadmium), blanc de Meudon (facultatif)
NB : Pour chaque type de pigment, la quantité d’huile est différente

Recette :
Disposer une partie du pigment sur la plaque en marbre ou en verre. Verser une petite quantité d’huile. Mélanger l’huile et le pigment avec le couteau à palette. Dès que le pigment commence à prendre son huile, rajouter un peu de pigment. Ajouter le restant d’huile puis de pigment et mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte bien homogène.
Broyer le mélange avec la molette sur la plaque en faisant des cercles. La pâte s’assouplie au fur et à mesure qu’elle se lie à l’huile.

On peut conserver cette pâte dans des tubes en aluminium ou bien dans des bocaux étanches (on peut verser de l’eau sur l’huile pour éviter la polymérisation).

Autre recette de peinture décorative :
400 à 600g de pigment, 500g de charge incolore (blanc de Meudon par exemple), 1l d’huile et 1/2 l d’essence de térébenthine
Préparer à l’avance le mélange blanc de Meudon- huile de lin.
Diluer le pigment avec un peu d’essence pour le détendre dans un récipient puis bien l’incorporer au mélange huile-charge.
Bien mélanger. Diluer selon l’effet souhaité (glacis ou recherche de couvrance) avec la térébenthine. 

 Recommandations :
Plus une huile contient d’acide linolénique, plus elle est siccative et jaunissante. L’huile est une matière filmogène, surtout quand elle est cuite. Il faut donc la diluer avec une essence pour la mise en œuvre afin d’éviter les décollements. Le fait de laisser une huile (plusieurs mois) à la lumière dans un bocal fermé la clarifie.

Les pigments broyés à l’huile et appliqués ont des temps de durcissement très variable. Le bleu de Prusse, les terres d’ombre ou les ocres sèchent ainsi beaucoup plus rapidement que du blanc de zinc ou de la laque de garance.
Ce n’est pas parce qu’une couche de couleur à l’huile semble sèche au toucher qu’elle est dure en profondeur. Il est parfois nécessaire d’attendre un an avant de poser un vernis final sur une peinture à l’huile.

 

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Livres Conseillés

Manières de peindre, carnets d’atelier, Jean-Pierre Brazs, éditions Notari, 2011.

Peindre à l’huile comme les maîtres, Claude Yvel, Edisud, 2003.

La technique de la peinture à l’huile, Xavier de Langlais, Flammarion, 2018.

La couleur expliquée aux artistes, Fabien Petillon et Isabelle Roelofs, Editions Eyrolles, 2012.